La démarche de l'universitaire
face à l'étude d'un fait religieux
Par Philippe Barbey, Paris, L’Harmattan, 14 juin 2006.
Il est étonnant que si peu d’études aient été consacrées aux Témoins de Jéhovah du moins en France. En effet, comme le rappelle justement le mensuel Résistance, les Témoins de Jéhovah constituent « un groupe qui est – on l’oublie souvent – avec deux cent cinquante mille membres la troisième Église chrétienne en France [après l’Église catholique et la Fédération protestante]! »[1]
Il existe au moins deux thèses[2], en dehors de celle de doctorat que je prépare, qui traite directement du sujet, celle de Régis Dericquebourg soutenue en Sorbonne en 1979 et intitulée « Les Témoins de Jéhovah ; Dynamique d’un Groupe Religieux ; Rapport à l’Institution. Essai de Description Psychosociologique ». Régis Dericquebourg n’a pas cessé depuis lors de publier de nombreux articles sur le sujet et s’impose aujourd’hui sans conteste comme l’un des grands spécialistes des Témoins de Jéhovah.
La seconde est une thèse de Diplôme de Sciences des religions de l’École Pratique des Hautes Études soutenue en 2001[3]. Elle est intitulée : « Les Témoins de Jéhovah. La survivance du christianisme antitrinitaire : une résistance spirituelle pour la foi en un Dieu unique. » Il s’agit de la première partie (Volume 1) de la présente thèse.
D’autre part, au moins trois ouvrages d’universitaires publiés en langue française ont été dédiés à ce jour à leur étude globale. Le livre de Massimo Introvigne[4]rédigé initialement en italien a été traduit en français par Philippe Baillet sous le titre « Les Témoins de Jéhovah »[5]. Il ne s’agit pas d’un ouvrage exhaustif, mais d’un petit format (10 x 18) de 127 pages, qui a le mérite de tracer les contours du mouvement jéhovéen.
Le second ouvrage est celui de Bernard Blandre[6], intitulé, aussi sobrement que celui de Massimo Intrivogne, Les Témoins de Jéhovah.[7]Ce livre est présenté dans la notice du Catalogue Collectif de France - CCFR de la Bibliothèque Nationale de France - BNF comme « un choix de textes traduits de l'anglais ».[8]
Enfin, en 2003, le livre Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original [9] est une édition simplifiée de la thèse[10] soutenue par l’auteur en 2001[11]. Cet « ouvrage aborde le mouvement des Témoins de Jéhovah sous un angle historique (en l’inscrivant dans la lignée des groupes antitrinitaires) et descriptif, en présentant notamment leur organisation et leur situation dans plusieurs pays européens. »[12] L’auteur ne cherche pas à avaliser les propositions théologiques des Témoins de Jéhovah ni à discuter ou à critiquer les croyances et les argumentaires énoncés par ce groupe chrétien minoritaire. Il cherche seulement à rendre compte.[13] Cette première partie historique sera complétée par l’analyse sociologique (Volume 2) qui n’est pas l’angle d’étude du premier volume.
Cependant, il semble que ces dernières années le débat universitaire s’ouvre progressivement au sujet des Témoins de Jéhovah.
Michel Maffesoli pense qu’il ne faut pas hésiter à « contribuer à un débat qui doit être le plus large possible ».[14] Au sujet de la recherche sur laquelle je travaille, à savoir la question du développement d’un groupe chrétien minoritaire tel que les Témoins de Jéhovah, on ne peut pas dire que le débat ait été très large jusque là. Il s’est surtout centré dans les considérations générales sur l’attrait des groupes millénaristes. La question du développement du mouvement jéhovéen en France et ailleurs n’est entrée que dans le débat sur le développement des groupes religieux minoritaires en général.
Et on peut se demander pourquoi. Peut-être que la fumée du bûcher de Michel Servet continue toujours de s’élever dans le ciel socio-religieux. A vingt ans, le médecin et théologien réformé espagnol écrit un pamphlet contre la Trinité. Pendant les plus de vingt années suivantes, il doit fuir pour avoir écrit que Dieu est un. Rattrapé par les inquisiteurs, il est le seul cas connu de quelqu’un qui est condamné par un tribunal catholique et exécuté par une juridiction religieuse protestante dirigée par Calvin lui-même.[15]
Les Témoins de Jéhovah se réunissent en congrégations locales, noyaux religieux au sein desquels s’expriment des relations « chaudes, fondées sur la proximité, le contact, la solidarité d’une communauté locale »[20]sur le mode des petites entités chrétiennes du début du christianisme. Luther opposait l’Église institutionnalisée à l’ « Église invisible qui agit par l’intermédiaire de ses témoins ».[21]
Michel Maffesoli relève qu’un tel désir d’existence et de revendication identitaire peut être « particulièrement irritant pour les pouvoirs qui entendent naturellement maîtriser les corps, mais qui savent bien que pour que cette maîtrise s’inscrive dans la longue durée, il faut qu’elle s’accompagne de la mainmise sur les esprits. »[24]
Surmonter les préjugés et entrer dans une démarche de recherche positive
A propos des préjugés et de la rumeur et de leur importance dans le mécanisme d’invalidation intellectuelle, Emile Poulat écrit : « Qui arrêtera le mécanisme de la rumeur quand il est déclenché ? Et comme il serait tentant d’en faire l’analyse sociologique ! Elle n’a pas nécessairement besoin de bases réelles : il lui suffit d’un thème, d’un milieu sensibilisé, d’une victime ou d’un héros. Elle peut alors proliférer. »[25]
Aujourd’hui, on ne peut plus envisager sérieusement d’ignorer les Témoins de Jéhovah et encore moins de les effacer du paysage socio-religieux. On ne peut pas non plus se cantonner dans une simple attitude de tolérance envers eux. Le débat, qui doit être le plus large possible, est ouvert.
Valentine Zuber prône un changement dans la tolérance : « Au xxe siècle, après le formidable ébranlement des convictions qu’a représenté la Seconde Guerre mondiale avec son cortège de crimes jusqu’alors impensables, les termes ne peuvent définitivement plus se poser dans une dialectique réductrice entre la Vérité et l’Erreur. A défaut de pouvoir persuader ou éliminer son adversaire religieux, il faut donc le tolérer et par un processus de pensée nouveau, transformer cette tolérance nécessaire en vertu agissante. Il est donc plus que jamais nécessaire en tant qu’historiens de relativiser notre appréciation de la tolérance lorsque nous nous penchons sur le passé, et en particulier sur le passé des confessions chrétiennes, alors que celui-ci continue malgré tout à nous interpeller souvent tragiquement. » [26]
De fait, on n’a pas pu persuader les Témoins de Jéhovah de renoncer à leur foi dans leur Dieu unique ni arrêter leur démarche systématique de prédication. Le nazisme ni, par la suite, le communisme n’ont pu les éliminer. Il faut donc se résoudre à les accepter, les tolérer et même, « par un processus de pensée nouveau, transformer cette tolérance nécessaire en vertu agissante. »
Michel Maffesoli pense qu’ « il est temps de tirer les conséquences de l’hétérogénéité constitutive de nos sociétés. Hétérogénéité qui n’en est d’ailleurs qu’à son début. Dans les bouillons de culture que sont les mégapoles contemporaines, il n’est plus possible de nier l’Étranger, ou de dénier son rôle. »[27] Or la religion est un des principaux éléments qui font de l’individu un étranger.
Méthodologie : la sociologie compréhensive de Michel Maffesoli
Il n’est pas donc pas étonnant que l’ensemble de ma recherche veuille suivre les règles de la Sociologie compréhensive[28], sociologie que Michel Maffesoli [29] développe depuis longtemps. Il poursuit depuis plus de « trente ans une analyse de la société contemporaine, en faisant attention au présent, à ses diverses tribus, au développement du nomadisme, à la crise du politique. »[30] Sa démarche sociologique donne une place centrale au quotidien : « Mon propos est de souligner que le propre de la vie quotidienne est bien de dire, tant bien que mal, « oui à l’existence ». Il est donc nécessaire, intellectuellement de rendre compte de cette position « affirmative». Ce n’est pas chose facile, tant notre attitude est de suspicion, de condamnation, de critique. »[31]
Sa position est claire : ne pas s’engager, se contenter de constater dans le cadre d’une démarche d’inspiration phénoménologique ou compréhensive. C’est quelque chose qui est de l’ordre du « formisme », décrire de grandes formes, permettant de faire ressortir ce qui est.
Les représentations intellectuelles mises en œuvre dans ma recherche se situent à la croisée des chemins entre l’abstraction qui fait ressortir les mécanismes et l’Einfühlung ou l’empathie de la tradition sociologique allemande qui insiste davantage sur le sentiment et l’organique : « N’en déplaise aux esprits chagrins de quelque bord qu’ils soient, il faut un subtil dosage entre ces deux attitudes pour avoir une vision des mieux construites d’une période ou d’un phénomène particulier ».[32]
Le champ d’investigation sociologique reste très important en ce qui concerne ce groupe religieux chrétien minoritaire. On l’a dit, il existe encore peu d’études à caractère scientifique sur ce thème. D’ailleurs, ma recherche n’a pas la prétention d’épuiser le sujet, loin de là. Elle cherche simplement à poursuivre le débat. « En laissant un problème ouvert (après en avoir posé les linéaments), on suscite débat et propositions contradictoires, toutes choses qui s’accordent au mieux à la diversité sociale. »[35]
La sociologie compréhensive a l’ambition de décrire le vécu pour ce qu’il est. Elle se borne à mettre en lumière les mobiles, les motivations, les buts des acteurs concernés. Elle pense en terme de globalité, refusant de discriminer, d’évaluer « l’important ». C’est une sociologie du dedans, selon les mots de Michel Maffesoli. Mais il n’est pas simple d’appliquer ces méthodes compréhensives aux Témoins de Jéhovah.
… appliquée aux Témoins de Jéhovah
Certaines positions ou certains modes d’organisation du mouvement Témoin de Jéhovah sont l’objet de critiques de la part du corps social : leur prédication domiciliaire (entre autres formes de prosélytisme) considérée comme intempestive, leur refus d’entrer en politique ou de soutenir le patriotisme, une certaine prise de recul par rapport à la société en général, le refus des transfusions sanguines, ces positions agacent. D’autant que les Témoins de Jéhovah les justifient systématiquement avec la Bible.
C’est justement pour ces raisons qu’il paraît intéressant de se pencher avec compréhension sur ce mouvement. « ( …) Il faut s’employer à ce que nos recherches, nos livres, nos exposés sachent, sans rien perdre de leur rigueur scientifique, intéresser les divers protagonistes sociaux. »[43] Il s’agit bien ici de créer des sources scientifiques de connaissances validées aux fourches caudines de la soutenance universitaire sur ce groupe religieux minoritaire constituant un phénomène sociologique et de permettre ainsi d’avoir un autre éclairage sur ce mouvement chrétien que celui des ‘antisectes’, des politiques [44] ou encore d’ex membres éconduits.
Cela n’emporte pas adhésion : « (…) La « compréhension » vis-à-vis du pluralisme existentiel nécessite une attitude de sympathie, j’ai même parlé à ce propos d’empathie qui nous rend présent à l’événement social. Il ne s’agit pas de tout justifier ou de tout excuser, là n’est pas notre rôle. Nos convictions peuvent condamner, mais notre générosité d’esprit doit tout accepter. »[47] Et c’est là la tension qu’il faut assumer.
Il s’agit simplement de participer au débat scientifique. Il est à souhaiter qu’il apporte des éléments de réponses intellectuellement valides au sujet du mouvement des Témoins de Jéhovah. « L’intolérance et les querelles d’école ont régné de tous temps ; l’histoire des idées montre que cela pouvait aller jusqu’au sang. (…) C’est cette intolérance qui rend bien difficile le souci intellectuel de parler de nulle part et au nom de personne. »[48]
Dans le Savant et le Politique [49], sa conférence remarquable de 1919, le sociologue Max Weber écarte toute vision prophétique qui serait en contradiction avec la « neutralité axiologique ». Sa démarche distingue soigneusement d’une part le « rapport aux valeurs » destiné à guider la recherche du sociologue, d’autre part le « jugement de valeurs » comme démarche intellectuelle parasitant une analyse à caractère scientifique. Il insiste sur l’« éthique de responsabilité » du Savant, c’est-à-dire de l’universitaire, du chercheur, qu’il oppose à l’« éthique de conviction » qui est la trame de l’action politique mais que l’on peut étendre à tout autre domaine de conviction et qui implique une charge idéologique.
Ma recherche veut résolument s’inscrire dans la neutralité axiologique wébérienne d’une part, dans le rendre compte formiste maffesolien d’autre part.
[1] Résistance, Mensuel du réseau radical & solidariste, nouvelle série, v. 03, n° 21, décembre 2004, p. 11. A propos des chiffres concernant la présence des Témoins de Jéhovah en France, voir Troisième Eglise chrétienne de France ? in Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah – La survivance du christianisme antitrinitaire : une résistance spirituelle pour la foi en un Dieu unique, thèse de Diplôme de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) – Sorbonne, Vème section, sciences des religions, Paris, École Pratique des Hautes Études (EPHE) – Sorbonne, 2001, pp. 167à 169. En 2000, les Témoins de Jéhovah étaient au nombre de 204 312 en France métropolitaine, 240 147 dans l’ensemble des départements français, 249 721 dans l’espace français. Ces chiffres comprennent les baptisés, les pratiquants, les fidèles réguliers ou non et leurs enfants, tous les sympathisants du mouvement. Si maintenant, on ne prend en compte que les militants (Témoins de Jéhovah s’adonnant régulièrement à leur œuvre d’évangélisation domiciliaire [proclamateurs]), alors ils comptent 137 525 membres dans l’espace français dont 133 997 dans l’ensemble des départements français. Ces chiffres restent de toutes façons importants. Il ne s’agit pas d’un petit mouvement marginal.
[2] Il existe une thèse intitulée, Les Témoins de Jéhovah à l’épreuve du jugement ordinaire. Étude de trajectoires socio-politiques de deux projets immobiliers menés par le mouvement de la Tour de Garde en France et aux États-Unis, ENSC, 2003. Il s’agit, comme son titre l’indique, d’une étude de politique de l’urbanisme qui n’aborde pas les Témoins de Jéhovah dans leur globalité. Enfin, dans le cadre des travaux du Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité (CNRS/EPHE), Régis Dericquebourg a présenté l’intervention intitulée Conversion des musulmans au jéhovisme. Réflexion à partir d’une étude empirique. Régis Dericquebourg rend compte d’un travail réalisé avec Smaïl Mehdaoui dans le cadre d’un mémoire de D.E.A. Il s’agit d’une étude exploratoire sur les Témoins de Jéhovah d’origine maghrébine et initialement musulmane réalisée dans une congrégation d’une ville du Nord de la France que l’Association cultuelle des Témoins de Jéhovah de France appelle « congrégation orientale ». Compte rendu de la Journée d’étude sur les témoins de Jéhovah, 31 mars 2005.
[3] https://www.ephe.psl.eu/bibliotheques/bibliotheques-et-centres/bibliotheque-des-sciences-religieuses
[4] Né en 1955 à Rome, Massimo Introvigne est docteur en droit et dirige le CESNUR- Centro Studi Sulle Nuove Religioni (Centre d’Etudes sur les Nouvelles Religions) à Foggia en Italie.
[5] Introvigne M., Les Témoins de Jéhovah, Paris, Cerf, Montréal, Fides, 1990.
[6] Agrégé d’histoire, Bernard Blandre est directeur de la revue Mouvements religieux publiée par l’AEIMR - Association d’Etude et d’Information sur les Mouvements religieux.
[7] Blandre B., Les Témoins de Jéhovah, Brepols, Maredsous, 1991.
[8] https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/public/index.jsp?success=%2Fjsp%2Fpublic%2Findex.jsp&failure=%2Fjsp%2Fpublic%2Ffailure.jsp&profile=public
[9] Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003.
[10] « Extrait de sa thèse sur le christianisme non trinitaire, Philippe Barbey a écrit un ouvrage dans lequel il évoque historiquement les unitariens. » - Approches Unitariennes, Bulletin intérieur de l’Association Unitarienne Francophone - AUF, Nancy, n°53, printemps 2003.
[11] Cette édition simplifiée ne submerge pas volontairement le lecteur de références de citations. Il conserve cependant l’intégralité de la bibliographie publiée dans la thèse de diplôme de l’EPHE soutenue en 2001 et peut permettre ainsi à de jeunes chercheurs de trouver des pistes d’analyse sur le sujet des Témoins de Jéhovah.
[12] Archives des Sciences Sociales des Religions, Bulletin Bibliographique, note 126.38.
[13] « En 3 parties et 21 chapitres, l’auteur brosse une fresque jéhoviste du meilleur acabit : récapitulatif historique d’un mouvement anti-trinitaire avec une ecclésiologie particulière, son organisation, ses structures, ses pratiques et son implantation dans le monde. » - Sâdhana, La paix de l’esprit, UBLF-Union Bouddhiste de Langue Française, juin 2003.
[14] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 11.
[15] Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003, pp. 46-49.
[16] Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003 : Les Témoins de Jéhovah en Allemagne nazie, pp. 202-218 ; en Russie soviétique, pp. 219-224 ; en Italie fasciste, 224-232.
[17] Les Témoins de Jéhovah sont théologiquement unitariens, c’est-à-dire qu’ils croient en un Dieu unique qu’ils appellent Jéhovah selon la francisation du nom de Dieu que l’on trouve dans la Bible sous la forme de quatre lettres hébraïques, le tétragramme. Cette affirmation d’un Dieu strictement Un et donc leur rejet de la Trinité les rend suspects aux yeux des autres chrétiens y compris de leurs frères protestants. En effet, six ans après le supplice du réformé unitarien Michel Servet par Calvin à Genève en 1553, la confession réformée de La Rochelle affirme la Trinité de Dieu : « Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ; et, cependant, il n’y a pas trois Dieux mais un seul Dieu » - Fondation d’Entraide Chrétienne Réformée, La confession de foi de 1559, dite de La Rochelle, Aix-en-Provence, Kerygma, 1998. Pour une analyse de la survivance de l’unitarisme, voir Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003 : Partie I - Les racines judéo-chrétiennes de l’unitarisme, pp. 13-87.
[18] Pour une analyse exhaustive du groupe religieux minoritaire que constituent les Témoins de Jéhovah, voir Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003 : Partie 2, le christianisme des Témoins de Jéhovah, pp. 89-161.
[19] En 2004, 16 760 607 exactement. Rapport mondial des Témoins de Jéhovah pour l’année de service 2004, La Tour de Garde, 1er février 2005, vol 126, n° 3, p. 22.
[20] Danièle Hervieu-Léger, Vers un nouveau christianisme, Paris, Cerf, 1986, p. 109.
[21] Henry Strohl, Luther jusqu’en 1520, Paris, PUF, 1962, p. 294.
[22] Michel Maffesoli, Le temps des tribus, Paris, La Table Ronde, 2000, p. 149.
[23] Wieviorka A., Auschwitz, 60 ans après, Paris, Robert Laffont, 2005, p. 73.
[24] M Maffesoli, Le temps des tribus, p. 98.
[25] Émile Poulat, Catholicisme, Démocratie et Socialisme, Casterman, 1977, p. 38.
[26] Valentine Zuber, « La tolérance au XVIe siècle ? Un siècle d’historiographie », Historiens-Géographes, n° 343, p. 291.
[27] Michel Maffesoli, Le temps des tribus, pp. 194, 195.
[28] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985.
[29] Michel Maffesoli est professeur de sociologie à la Sorbonne (Université Paris V Descartes). Il est le directeur du Centre d’Etudes sur l’Actuel et le Quotidien (CEAQ) et du Centre de Recherche sur L’Imaginaire (CRI). En outre, il est le rédacteur en chef de la revue « Sociétés » (Edition De Boeck, Louvain).
[30] Michel Maffesoli, Home page, http://www.ceaq-sorbonne.org/node.php?id=91
[31] Maffesoli M., Sagesse du quotidien : Reconnaître le Mal, in Cultures en mouvement, n° 51, octobre 2002, p. 11.
[32] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, pp. 16, 17.
[33] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 30.
[34] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 37.
[35] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 33.
[36] Pour une analyse succincte des persécutions envers les Témoins de Jéhovah en Italie fasciste, en Allemagne nazie et en Russie soviétique, voir Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003 : Partie 3, Les Témoins de Jéhovah et le fonctionnement du pluralisme religieux, pp. 202-232.
[37] Pour une description de cette période que les Témoins de Jéhovah ont traversée en France, voir Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003 : Partie 3, Les Témoins de Jéhovah et le fonctionnement du pluralisme religieux, pp. 165-199.
[39] Le 24 mars 2005, les Témoins de Jéhovah ont été reconnus comme Collectivité de droit public par la Ville-Etat de Berlin, en Allemagne (Agence France Presse, dépêche du 24/05/2005). En France, pour la première fois, les Témoins de Jéhovah ont participé à une cérémonie officielle pour la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation au printemps 2005 (Le Nouvel Observateur, N°2112, du 28 avril au 5 mai 2005).
[40] Barbey Ph., Les Témoins de Jéhovah dans l’Union Européenne, in Les Témoins de Jéhovah – Pour un christianisme original, Paris, L’Harmattan, collection religion & sciences humaines, 2003, pp. 232-235.
[41] Dericquebourg R., L’implantation des édifices cultuels des Témoins de Jéhovah en France, Urbanité et liens religieux, Les Annales de la recherche urbaine, n° 96, octobre 2004, p. 84 : « Sur les 22 régions de France, il y a en moyenne 3,49 congrégations pour 100 000 habitants. Le ratio construction/congrégation s’élève à 61.19. Un peu plus de la moitié des congrégations ont donc bâti leur édifice cultuel. (…) Elles doivent se situer à proximité des lieux de recrutement, c’est-à-dire le plus souvent à la périphérie des villes où on trouve des immeubles à loyer modéré et où on construit des lotissements en accession à la propriété. »
[42] Pour 2005, dans La Tour de Garde du 1er mars 2005.
[43] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 31.
[44] « Signalons, au passage, qu’il est fort amusant de voir ces mêmes politiques proposant une législation « anti-sectes » au motif de l’inféodation, de la soumission, de l’annihilation de l’esprit critique, etc., ce qui est la base du tribalisme politique. En reprenant une analyse jungienne, on peut dire que cette loi « anti-secte » est une manière de projeter à l’extérieur une « ombre » qui nous habite. En diabolisant et en attribuant à d’autres certaines valeurs que l’on considère mauvaises, l’on dénie qu’elles sont aussi les nôtres. En fait, secte et clan politique ont une structure identique : le sentiment d’appartenance. » - Maffesoli M., Le temps des tribus, Paris, La Table Ronde, Troisième édition, 2000, p. XIV.
« Quoique ce ne soit pas l’objet central de mon propos, il faut rappeler que les pratiques mystiques, et leurs protagonistes, ont toujours été suspectées par ceux qui avaient en charge la gestion « légitime » du sacré. (…) On peut comprendre ainsi la chasse aux sectes effectuée par les plus sectaires des politiques, rationalistes intolérants, communistes non repentis, qui repèrent dans tout regroupement non institutionnel la manipulation mentale dont ils sont eux-mêmes coutumiers. » - Maffesoli M., La part du Diable, Précis de subversion post-moderne, Paris, Flammarion, 2002, p. 200..
[45] Voir Barbey Ph., bibliographie.
[46] « (…) Il existe une interaction qui s’établit entre l’observateur et son objet d’étude. Il y a connivence, complicité parfois ; je parlerai même d’empathie (Einfühlung). C’est peut-être même ce qui fait la spécificité de notre discipline. La compréhension implique la générosité d’esprit, la proximité, « la correspondance ». » Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 37.
[47] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 64.
[48] Maffesoli M., La connaissance ordinaire, Précis de sociologie compréhensive, Paris, Librairie des méridiens, 1985, p. 34.
[49] Weber M., Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959.
Référence universitaire pour citer cet article :
- Barbey Ph., La démarche de l’universitaire face à l'étude d'un fait religieux, Focus sociologique, consulté le [date].